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À propos de la pratique dans le contexte du Tantra Yoga.



Le mot "pratique", dans certains milieux de la non-dualité et du "néo-advaita", est devenu presque tabou (chez les auteurs comme Eric Baret, Daniel Odier, ... - que j'aime beaucoup ) Toute pratique spirituelle ou méditation en tant que telle est "rejetée" car elle serait intentionnelle, visant un but qui n’est pas déjà là, qui est séparé de soi, dans le futur, ou bien parce qu’elle impliquerait nécessairement un « pratiquant » et qu'ainsi toute pratique ne ferait que renforcer une forme d’égo, de dualité et ainsi ajourner la reconnaissance de notre vraie nature.

Cependant, il me semble que cette critique - bien que valable par rapport à de nombreuses voies progressives volontaristes - manque de nuance et relève d'une forme de dogmatisme. Il est fort possible d’avoir une forme de pratique non-duelle (comme d’ailleurs elle a été enseignée traditionnellement dans les voies du Dzogchen, du Mahamudra, du Shivaisme du Cachemire, du Zen et de l'Advaita traditionnel), une pratique qui, à la différence des voies progressives, se fonde d’emblée sur la compréhension/le pressentiment /la vue ou réalisation qu’il n’y a rien à atteindre et que tout ce que nous cherchons est déjà là.

Laisser la présence oeuvrer, nous guérir et réorchestrer le corps-mental. Car ce n’est pas à moi d’atteindre quoi que ce soit, mais c’est en me donnant à plus grand que moi, c’est-à-dire cet espace libre de tout conditionnement, que la clarté de ma véritable nature peut se révéler à elle-même par elle-même. L'accent n'est pas mis sur l'objet, sur l'expérience, mais sur l'accueil et la neutralité. Ce qui EST, est!

La pratique méditative n’est pas basée sur la volonté d’un moi qui cherche un résultat, mais sur l’amour du pressentiment de la vérité, sur la dévotion pour notre vraie nature, pour la profondeur que nous sentons être au cœur de nous-mêmes et de la vie. Nous pratiquons parce que nous sommes appelés à pratiquer, parce que notre profondeur nous attire de l'intérieur, parce qu'elle veut se révéler en nous dans notre ouverture, dans notre nudité et notre abandon.

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