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  • Photo du rédacteurAjna

▲ Une partie du thème abordé ce dimanche lors de l'atelier Yoga du Cachemire ❤︎



Le tantrika, un Élan passionné ! Alors que dans les autres écoles c'est la passion qui fait souffrir, et Bramacharya (la rétention des désirs) est mise à l'honneur, la voie tantrique prône la passion d'être et dit : « C'est justement là que ça se passe ! »

Entrer totalement sans concession dans le coeur de la Vie, du Vivant de la Passion d'Etre, c'est entrer dans l'Infini, dans l'Ether, le cosmos. Pour un Tantrika, lever les peurs "de qui pourrait devenir si je lâche toutes mes résistances", "si j'ose redevenir un animal", un être de désir, alors, je me reconnecte à mon Essence. A qui je suis ! Et quel saut dans l'inconnu. Quelle audace.

Comment vais-je être perçu.e si j'ose cela? Si je le fais à fond, plus personne ne m'aimera? Serais-je en dehors des conventions sociales?

Si l'on prend les passions comme on l'entend d'habitude, c'est évident que cela fait souffrir. Mais les tantriques n'ont pas ce côté idéaliste d'éliminer totalement la souffrance. Dans le bouddhisme (non tantrique) par exemple, il y a quand même l'idée fondamentale d'éradiquer totalement la souffrance. Nous, nous trouvons que c'est irréaliste, que c'est quasiment impossible. Il y a peut être une personne sur 100 millions qui peut y arriver, donc cela n'a aucun intérêt pour les autres. Alors nous acceptons totalement de souffrir. Simplement nous nous demandons si c'est nécessaire de souffrir pendant 3 jours ou 3 ans.

Nous essayons de donner tant de fluidité au système pour ne souffrir que pendant 7 secondes. Franchement, si on souffre pendant 7 secondes, personne ne rejette la souffrance. Je trouve que c'est très astucieux, car plutôt que de s'attaquer à une montagne colossale, on accepte que la souffrance soit une partie de la vie. On essaie simplement de faire qu'elle devienne très fluide, très rapide. Il n'y a jamais l'idée de maîtriser quelque chose car dès que l'on veut maîtriser, il y a une sorte de tension, une sorte de défense, il y a une peur forcément de tout ce qui pourrait te faire sortir de ta tranquillité.

Nous n'avons pas l'idée de transmuter les choses négatives en choses positives parce que nous pensons que c'est artificiel. Dans beaucoup de voies spirituelles, comme le bouddhisme, on enseigne par exemple de transmuter la violence en compassion – ce qui est une très belle idée mais qui est très difficile à faire. C'est ce côté réaliste des tantriques que j'aime beaucoup. Ils disent : "La solution de ta violence est dans ta violence."

Même notre peur, notre angoisse, notre jalousie émergent en fait de notre espace infini. Si on les suit complètement, elles se retournent. Alors autant s'en servir plutôt que de projeter quelque chose d'opposé qui va faire que notre violence va stagner, rester dans le corps pendant que l'on vit l'illusion d'être plein de compassion etc. On voit ce que cela donne dans les centres spirituels : quand il y a de la violence, c'est pire que dans la vie. Tout le monde s'aime, tout le monde est plein d'amour, mais quand tout d'un coup ça explose, ça devient très vite d'une violence que l'on ne trouve pas dans le monde normal. Cela vient de la répression tellement puissante des émotions de base qu'on ne peut pas réprimer.

C'est en fait la conscience qui fait toute la différence. On peut vivre les passions de façon absolument destructrice, mais si on les vit dans cette présence, à ce moment-là on est dans le côté passionné, spontané de la vie, c'est tout à fait autre chose. Les passions deviennent alors la passion, un seul élan passionné. Tout le yoga va nous mener à ça. Cela a été très mal compris par beaucoup de gens qui ont pensé que le tantrisme était une sorte de facilité. C'est très difficile en fait... ... et très exigeant ! Cela n'a rien à voir avec tout ce délire du tantrisme sexuel comme cela est si souvent pratiqué par les Occidentaux. C'est beaucoup plus subtil que cela. Mais comme les tantriques n'avaient pas mis la sexualité en dehors de la voie du yoga, c'était la porte ouverte à tous ceux qui se sont jetés dessus et qui sont arrivés à l'amalgame vraiment vulgaire que sexualité = tantra. Dans le Vijnanabhairava il y a 130 pratiques dont seulement 3 qui touchent à la sexualité. Tout le reste réfère à la conscience générale.

Dans la voie tantrique, se montrer tel qu'on est fait partie de l'enseignement. Par exemple quand j'enseigne ou quand je parle à un élève, si jamais j'ai un état de confusion ou d'émotion particulière, je l'expose immédiatement. Je trouve que c'est un enseignement beaucoup plus beau que de forger cette sorte d'image abstraite. Un maître tantrique ne craint pas d'être vu tel qu'il est, de montrer ses faiblesses. Il n'a pas peur de montrer qu'il n'y a fondamentalement pas de différence. Simplement cela dure moins longtemps, c'est tout.

En présence. Sandra.

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