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Comment le chercheur libre (tantrika) est perçu par le monde extérieur?

L'expérience du chemin tantrique , c'est une quête de la liberté par l'amour, une recherche de l'émerveillement dans chaque instant.

Émerveillement est bien un mot clé de ce chemin. Pour faire ce chemin, il est nécessaire d'être habité par une curiosité tenace concernant l'être humain et plus communément le chemin qui permettrait à cet humain de se sentir à la maison, soit d'être libre d'identifications semblant inutiles. Parce que oui, nous sommes fous! Hahaha



Dans toutes les "vies" que j'ai pu explorer (dans cette vie), je retrouve aujourd'hui le fil rouge de ce que je suis, du chemin que je suis. (être et suivre). Tour à tour, j'ai exploré les terrains tantôt boueux, tantôt merveilleux de la Vie. Cela en revêtant des capes de toutes les couleurs ; couleurs appropriées (faux-selfs) à la vie sociale extérieure (extrêmement lourdes à porter mais utile en attendant de trouver sa posture) ; et parfois juste complexe à appréhender pour un être qui ne sait pas encore libre.

Moi et les autres... La personnalité est mal à l'aise, en société, dans le cadre scolaire, dans les cadres touts courts, dans ses rapports humains, ... En gros, je suis une merde... Pour les autres.

Il fait ce qu'il peut et gère, s'adapte, construit avec ses propres duplos "un peu de travers" certes. Il blesse, se blesse, ment, joue, se cherche et se sait, en filigrane, et dans tout ce merdier : LIBRE.

Il pressent la LIBERTE en arrière plan alors il se conduit en bribes de "je suis libre", ce qui parait pour de la manipulation, de la suffisance, de la fierté, du mensonge... C'est dur pour tous.


A ce moment encore, de l'extérieur, le tantrika qui s'ignore, parait fou, au mieux HP, zèbre, malade; au pire complètement méchant et manipulateur pervers narcissique ou encore sociopathe. Je ris en vous écrivant ces mots, parce que c'est mon histoire mais celle de tant d'entres vous qui passent la porte de ma salle de Yoga.

Je vous vois tous en écrivant et je me permets de vous dire : Je vous aime !


Le futur tantrika, déjà en difficulté avec tout ce paquet d'incompréhensions, de mauvais comportements, sans cesse qualifiés, jugés immoraux, doit aussi simultanément faire face à une énergie dense, trop dense pour son mental non préparé et son corps encore faible. Il s'en prend plein la gueule, à juste titre, car il ne sait pas gérer son énergie qui est colossale. Il est nécessaire de comprendre qu'il va devoir nettoyer ses karmas, porter sa misère et nettoyer jusqu'à la dernière poussière son temple. L'ignorance tue notre liberté, car la liberté est le corps de la connaissance de ce que nous sommes fondamentalement. C'est pour cela qu'elle déshabille! Mets-toi nu face au monde et assume.


Il est intéressant de noter que dans ces moments, le futur tantrika, dans sa zone mobile et mouvante de sa pensée se trouve en face à face avec ses forces souvent égotiques qui tendent à le maintenir, voir à le figer là. Car vivre dans la fixité est une forme d'adaptation à la moralité imposée. "C'est bien petit padawan, tu gères." Hahaha //// Mais t'es mal mis hein??? Alors que fait-on?


Le « yoga » est aussi un concept, un support, une bequille … réveillant souvent des croyances limitantes. C'est donc aussi par ce biais que les « voies » peuvent nous libérer, tout dépend de ce qu'on l'on accepte de voir (à creuser !).


Ce qui est à conscientiser c'est que le monde va nous renvoyer sans cesse nos incohérences, par des conflits, des maladies, des deuils, des pertes, ... il est nécessaire d'y être prêt psychologiquement, sensoriellement. C'est la que le Maitre peut placer ses mains en dessous afin de sentir encore un peu de Terre sous notre corps en perdition.

Se remettre en question, soigner ses blessures et son karma est une phase longue, extrêmement importante pour chacun des chercheurs de nous avons la prétention d'être.


Faut-il forcément un maître spirituel pour avancer ?

Dans la plupart des cas oui. Très rarement non. Ultimement la question est résolue avant de la poser. ;-)

Et, personnellement, le Maître fût la cloche géante qui m'a totalement secouée, là où c'était nécessaire et ensuite, la Bhakti (dévotion), et la concentration sur la vacuité deviennent des armes redoutables afin de garder un axe qui me guide. La méditation, le pranayama, et la pratique du laya Yoga sont devenus mes outils (encore bien nécessaires pour la disciple que je suis).


Nous baignons alors dans l'amour et plus rien ne peut nous en extraire.


L'objectif d'échapper à la souffrance, d'être heureux est souvent cité comme le début du chemin, mais ce n'est pas nécessaire d'en rester là. Qui cherche cela ? Où est-il ? Où est-elle ? A-t-elle une réelle existence identifiée séparée d'avec l'objet du bonheur ? Où se situer par rapport à la souffrance qui préside à toutes les autres : « croire à notre séparation d'avec la source » ? (je m'arrête là pour l'instant !)

Quoiqu'il se passe dans ma vie, c'est issu de la grande « trame » du possible, et c'est perçu depuis son espace bienveillant, donc il n'y a plus d'inquiétude à avoir (sourions !).


Je partage aujourd'hui ma présence avec d'autres qui sont atteint de la folle sagesse et cela me convient. Je laisse ouvert, la voie sait où elle va, elle sourit pour cela ! C'est simple. En tout cas je suis heureuse.


« L'extase mystique n'est pas soumise à la pensée dualisante, elle est totalement libérée des notions de lieu, d'espace et de temps. Cette vérité ne peut être touchée que par l'expérience (…) ». Vijnana Bhairava, stance 14-17.


OM SHANTI OM

Satya Vati

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